Espace Presse

La participation citoyenne au coeur du développement

Carnet de voyage et lien entre développement local et développement international

Publié le 19 juin 2019 (mis à jour 18 mai 2020)

2 questions à Carine Blanc - directrice opérationnelle d’IèS - sur 6 mois de missions de bénévolat au Burkina Faso.

Présentation de l’association burkinabé

ICCV/Nazemse est une association d’entraide communautaire sans but lucratif, apolitique et confessionnellement neutre créée en 2002 et basée à Ouagadougou dans le quartier Cissin au Burkina Faso.

L’association développe quatre axes d’intervention principaux qui sont l’éducation (bibliothèque et programme d’animation, école préscolaire inclusive), la santé (Centre de Santé et de Promotion Sociale, action santé-nutrition), la sécurité alimentaire (agroécologie, groupement paysan, transformation, restaurant communautaire) et l’autonomisation socio-économique des femmes (microcrédit, accompagnement au lancement d’activité).

Q : Quel lien as-tu trouvé entre les missions de l’association et l’activité d’IéS ?

La vision du développement portée par ICCV Nazemse est une vision proche de celle développée par léS. En effet, les deux projets associatifs reposent sur une approche locale où la participation citoyenne est essentielle. Les bénéficiaires (citoyens épargnants pour léS et membres de la communauté pour ICCV Nazemse) sont dans les deux cas acteurs du projet.

L’implication citoyenne est la clé d’un développement local pérenne en s’adaptant aux réalités territoriales, aux pratiques des populations et aux spécificités culturelles et environnementales.

À travers la mission, j’ai découvert que les modèles économiques développés par l’ESS en France sont les mêmes en Afrique de l’Ouest avec des modèles hybrides (financements publics, fonds privés, développement d’activités génératrices de revenus, réinvestissement des résultats sur les projets sociaux, implication des parties prenantes) et multidimensionnels et statutairement proches (associations loi 1901, coopératives agricoles, SARL, groupements citoyens et paysans...).

Ma mission à proprement parler a été très proche des missions que je peux mener au sein d’IéS en tant que salariée (gestion de projets, appui à la coordination, gestion et recherches de financements, suivi des partenariats, organisation interne, reporting..).

Q : léS est-il ouvert à l’international ?

À ce jour, léS n’intervient pas dans le champ du financement solidaire international pour des raisons notamment techniques. En effet léS n’a pas vocation à financer des projets dont le siège social et l’activité est hors Occitanie. Pour autant des projets existent avec un ancrage à la fois en Occitanie et à l’international (export, commerce équitable, solidarité...) notamment par des associations de développement économique ou par des entreprises portées par des diasporas.

La difficulté repose actuellement sur la méconnaissance du contexte et du marché local, la gestion des fonds alors que nos financements se basent sur un accompagnement de proximité. A terme des rapprochements avec des structures d’accompagnement et de financement à l’international pourraient être envisagées sur certains projets expérimentaux.

Pour autant, léS a des contacts réguliers et des interventions en commun sur la finance solidaire avec des acteurs internationaux tels que la SIDI ou le CCFD et beaucoup de coopérateurs sont impliquées dans des associations de coopération décentralisée. léS a notamment développé des projets en lien avec des associations en Tunisie ou en Espagne dans le cadre de la coopération transfrontalière sur l’échanges de bonnes pratiques et le partage d’expérience sur la finance citoyenne.

Cet article a été publié dans notre magazine IéS le Mag